Loading...

Faut-il saisir cette opportunité business ?

Que ce soit dans mon propre business, avec les entrepreneurs que j’accompagne, ou dans les conseils d’administration auxquels je participe, il arrive toujours un moment cette question.A vrai dire, la plupart du temps, la question ne se pose pas, alors qu’on devrait peut-être ce la poser. Elle ne se pose pas car on résonne de la manière suivante : « Voici un truc facile à faire, qui va faire de la marge assez facilement, qui va rendre service à nos clients : faisons le ! « .  Là on est dans le meilleur des mondes, parce qu’il est rare que l’équation semble aussi parfaite. Toutefois, à mes yeux, cet alignement des planètes n’est pas suffisant. Entreprendre c’est bâtir, ce n’est pas saisir toutes les opportunités et idées qui se présentent. Il est capital de rajouter alors deux questions : 

Est-ce que cette opportunité / idée / projet sert le grand projet de notre entreprise ?

Est-ce que cela sert l’image, les valeurs de l’entreprise, mais surtout est-ce que si nous faisons ce projet, nous progressons dans les objectifs que nous nous sommes fixés pour notre entreprise.  

Prenons un exemple : Vous avez une boutique de chaussures de ville, l’opportunité se présente de développer simplement une gamme de chaussure de sport.   Vous le faites, ou non ?
Si je m’en tiens aux questions premières, bien sûr que oui !
Si je me demande si cela sert le grand projet…. je sais pas… c’est à vous de décider ou vous voulez emmener votre entreprise. 

Prenons un deuxième exemple : Vous avez une boutique de chaussures de ville, l’opportunité se présente de développer simplement une gamme de petite maroquinerie. Vous le faites ou non ? …. (je copie colle ma réponse ?). 

Prenons un troisième exemple, je sais que vous me voyez venir… :  Vous avez une boutique de chaussures de ville, vous hésitez entre vendre des lacets ou des bouteilles d’eau à la caisse. Cela parait plus évident de répondre, non ? Néanmoins, on voit bien que c’est uniquement la question du projet qui nous fait décider les lacets. Parce que sincèrement, les bouteilles d’eau, à part que ça prend plus de place, ça se vendra très bien, peut-être mieux que les lacets, ça fera de la marge super facile, et ça rendra service aux clients.  Si votre projet est de maximiser le panier moyen, quelque soit le produit, alors prenez l’eau mais dans ce cas, ajoutez les bonbons, et les piles.

Venons en à la deuxième question à se poser : 

Est-ce que cette opportunité ne va pas me freiner ou m’empêcher de faire encore mieux mon travail ? 

Si je demande à mon équipe de travailler sur la plaquette de ce nouveau produit, que dois-je faire pour que le marketing de mon service existant restera au top ? 
Si je demande à mon commercial d’ouvrir une branche pour les collectivités, va-t-il maintenir un service premium auprès des entreprises ?
Si je crée de toute pièce une nouvelle équipe que je vais devoir manager, que dois-je ajuster pour que l’équipe existante reste performante ? 
Si je suis un garage et que je compte ouvrir un centre de lavage, est-ce que le foncier que je vais manger ne m’aurait pas permis de mieux travailler la carrosserie ? 
Si j’ai une boutique de chaussures, est-ce que la compétence que je vais devoir développer sur les chaussures de sport ne va-t-elle pas m’empêcher de continuer de maitriser le thème de la chaussure de ville et de rester aux aguets des innovations ?
D’une certaine manière, on va chercher le cout masqué de l’opportunité sur le business existant.

On peut aussi questionner la manière de servir le projet de l’entreprise. Si servir le grand projet de cette manière est pertinent, alors y aurait-il d’autres moyen de le faire de manière encore plus pertinente ? Est-ce que je dois vraiment ouvrir moi-même un centre de lavage pour développer l’attractivité de mon garage ? Et si je louais mon terrain ?
Quitte à développer le flux devant mon garage, est-ce que je met un lavage auto, un lavomatique ou un distributeur de baguette ? Peut être les trois ? Si l’enjeu est le flux, vous pourriez faire ce choix.

Il ne s’agit pas de rester focus, concentré sur une seule chose et de garder des œillères. Il s’agit plus de prendre soin de l’essentiel et d’arrêter de saisir les fausses opportunités pour pouvoir choisir uniquement celles qui nous sont vraiment bénéfiques. 

Cette thématique est extrêmement bien présentée par Greg McKeown dans son livre l’essentialisme. Bien qu’il approche le sujet plus sous l’angle de l’individu que de l’entreprise, il permet d’acquérir de bons réflexes pour rester fidèle à nous même et à notre projet commun. 
Comme tous les livres qui traitent d’un sujet unique en 300 pages, il y a de la redite et des lieux communs, mais disons que…. ça fini par rentrer !

Top