Ecover investit à Boulogne-sur-Mer et en fait son second port d’attache

Le producteur belge de détergents écologiques investit 10 millions d’euros pour une nouvelle usine.

LES PRODUITS écologiques sont passés à la vitesse supérieure. En cinq ans de temps, l’entreprise anversoise Ecover, leader mondial sur le marché des lessives et détergents écologiques, a triplé son chiffre d’affaires (43 millions d’euros en 2005). «L’an dernier, la croissance a été de 26% et elle devrait se poursuivre à ce rythme au cours des années qui viennent», constate Michaël Bremans, son administrateur délégué. Conséquence directe de cette accélération: la nécessité d’installer une nouvelle unité de production qui viendra suppléer celle de Malle, au nord-est d’Anvers.

Pour ce nouvel investissement calculé à hauteur de 10,4 millions d’euros, le choix d’Ecover s’est porté sur Boulogne-sur-Mer, la cité balnéaire du Pas-de-Calais. L’entreprise belge y inaugurera une unité de 10.000 m² fin 2006 et engagera dans un premier temps une quinzaine de personnes pour la faire tourner. Mais d’ici 2008, l’emploi devrait avoir doublé. Quant à la production, elle devrait être de 18.000 tonnes en 2007 et de 35.000 en 2011.

Conformément à sa philosophie d’entreprise, Ecover a fait le choix d’une usine qu’elle qualifie, comme celle de Malle, d’écologique (voir l’encadré ci-dessous). Elle s’implantera d’ailleurs à Landacres, un des premiers zonings industriels de France à respecter des critères environnementaux (il est agréé Iso 14.001) et à exiger des firmes qui s’y installent d’en faire de même. «C’est un critère qui a influencé notre choix», explique Michaël Bremans.

Ce n’est pas le seul. Présente dans 22 pays, Ecover assure actuellement un peu plus de 50% de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni et souhaite accélérer sa croissance en France – 6% des ventes actuellement. Une double raison qui fait que le site de la Côte d’Opale se justifiait. «La proximité de Calais permettra de réduire l’impact du transport vers le marché anglais, explique l’administrateur délégué. En plus, une présence industrielle en France pourrait être un critère déterminant pour approcher la grande distribution française de manière plus efficace.»

Pour Michaël Bremans, il n’est en aucun cas question de délocalisation ni d’impact sur le personnel employé en Belgique. L’idée est par contre de concentrer sur le futur site la fabrication de produits liquides représentant les volumes les plus conséquents (produits de vaisselle, adoucissant pour lessive et nettoyant pour WC) afin de libérer les lignes belges pour les gammes plus spécialisées.

Pour Ecover, c’est en tout cas une nouvelle étape importante. Créée il y a déjà un quart de siècle, l’entreprise anversoise a prêché pendant des années uniquement à des convertis. Depuis l’an 2000, le grand public semble par contre plus ouvert à son message écologique. L’année dernière, elle avait déjà donné un coup d’accélérateur en reprenant la marque autrichienne Wellments, spécialisée dans les produits cosmétiques naturels. Il n’est d’ailleurs pas impossible que, à moyen terme, ils soient eux aussi produits dans la nouvelle usine française.

Jean-Michel Lalieu
L’Echo-Actualités (2005-2006), 04/02/2006, page 11


 

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