En réunissant politiques, spécialistes et agriculteurs, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) milite pour que la question des biocarburants soit placée au centre de lactualité. Elle sinquiète en effet de lengouement actuel pour les biocarburants et craint pour la biodiversité.
Ce matin, lors du colloque « Energies, agriculture, biodiversité » organisé par la LPO, Claude Roy, coordinateur interministériel pour la valorisation de la biomasse, a annoncé que 3 à 4 millions dhectares (sur les 14 millions de terres labourables en France) seront dévolus à la production dagrocarburants à lhorizon 2015. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place des systèmes de production agricole intensifs, sobres et diversifiés.
Dautre part, Dominique Arrouays, chercheur à lINRA, a souligné limportance du piégeage du carbone dans les sols par des pratiques agricoles privilégiant lherbe et la forêt plutôt que les cultures annuelles.
De leur côté, le député vert de Paris Yves Cochet ainsi que Lionel Vilain de France Nature Environnement ont rappelé que le terme de « biocarburants » est impropre ces carburants nayant rien de « bio ». Préférons donc le terme d« agrocarburants ». Pour eux aussi, le constat est mitigé. Pour FNE, Lionel Vilain affirme que « les seules perspectives pour les biocarburants, cest lhuile brute transformée et utilisée à la ferme. Les agrocarburants ne remplaceront au mieux que 15 à 20 % des carburants et seront pour lessentiel utilisés par les agriculteurs eux-mêmes. » Yves Cochet a eu des propos plus fermes encore, considérant que léthanol, dans les conditions de production actuelles, est un non-sens énergétique. Selon le député, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de lénergie sous prétexte de fabriquer des voitures à biocarburants. Cest pourquoi Yves Cochet, après un tour dhorizon de ses attentes, déclare : « Du point de vue social, économique, énergétique, nous navons pas encore satisfaction avec les biocarburants. »
En conclusion, au vu des informations présentées, la LPO est très inquiète du développement actuel du plan « Biocarburants » qui nintègre pas suffisamment la prise en compte des ressources naturelles et de la biodiversité.