Il y a tout juste un an, la SNCF et Norauto mettaient, 1,2 millions d’euros au capital de Greencove, éditeur de 123envoiture.com.  J’avais eu l’occasion d’en parler ici

Aujourd’hui, c’est Comuto, éditeur de covoiturage.fr qui lève à son tour 1,25 millions auprès du fond ISAI et profite du même temps de l’expertise de ses fondateurs.

D’un point de vue purement financier, comuto a donc levé, selon mon estimation, environ 1,9 millions depuis sa création. L’entreprise avait en effet réalisé un certain nombre d’augmentations de capital auparavant, soit par du love money, soit par les fonds propres des associés et salariés, soit par l’entrée de fond d’investissement privés (que je suppose être en partie des « fonds ISF »).  On ne connait pas aujourd’hui la valorisation de comuto après cette dernière levé de fond. Toutefois, suite à l’avant dernière augmentation de capital, l’entreprise avait été valorisé 2,1M d’euros pour un capital social de 42 000 euros (soit un ratio de 1/50). 

Lors de son dernier exercice clos en septembre 2009, comuto avait réalisé un chiffre d’affaire de 134 000 euros et une perte de 109 000 euros. Aujourd’hui, avec 10 millions de page vues et en se basant sur un CPM à deux euros, le site peux déjà générer tranquille 200 000 euros de chiffre d’affaire rien que sur la pub (hypothèse très très pessimiste).

Greencove ne publie pas ses chiffres. 

Clairement Comuto et Greencove parient sur un très gros potentiel pour le marché du covoiturage et ont choisi de prendre des risques pour conquérir ce marché. En effet, les montant engagés sont énorme au regard de la taille du marché actuel (aux alentours de 2 millions annuel, à vue de nez). Au delà de l’aspect financier, la qualité des investisseurs de comuto est à mon sens une garantie de succès. Quand ? Comment ? Avec quoi ? Avec qui ? Difficile à dire, mais disons que je crois que l’équipe à parcouru le plus gros du chemin et que c’est déjà en ce sens un succès. Félicitations donc à toute l’équipe pour ce beau boulot. 

Conquerir le marché ? Lever des fonds ? Pourquoi Ecolutis ne l’a pas fait. 

Nous avions eu cette discussion avec Régis, mon associé, il y a 3 ans. Nous nous étions dit qu’entrer dans la conquête du marché était un risque que nous ne souhaitions pas prendre, et que notamment nous n’étions pas prêt à perdre notre indépendance pour cela.  Nous avons été sollicité par des investisseurs privés à plusieurs reprises, pour des montants du même ordre. Nous avons choisi de rester maitre à bord. 
Avons nous eu tord ? Non, loin de là. Si nous ne suivons pas la stratégie financière de nos concurrents, il y a fort à parier que les deux stratégies soit pertinentes et arrivent à cohabiter. 

Un exemple tout simple, il y a une miriade d’acteurs sur le covoiturage, toutefois sur les 5 acteurs établis que l’on retrouve sur notre marché, deux n’ont jamais levé de fonds et appartiennent exclusivement à leur fondateur ou a des personnes qui travaillent dans l’entreprise au quotidien ?
Savez vous lesquels sont rentables depuis le début ? Biiingo ! La roue verte et Ecolutis.