Morceaux choisis de l’interview Francisco Van der Hoff fondateur de Max Havelaar 
Je vous conseille aussi l’excellent livre L’aventure du Commerce Equitable, qui retrace l’histoire de la création de Max Havelaar

Sur les couts de la distribution / couts de production

Mais pourquoi les vêtements doivent être finalement vendus si chers ? Un pantalon produit pour deux dollars est vendu pour 40 ou 50 dollars. [….]Cela s’explique notamment par le fait que seulement 65 % des vêtements produits sont vendus alors que les 35 % restants sont tout simplement détruits.

Commerce Equitable = Charité ?

 

Concrètement, la charité renvoie au geste simple qui consiste à donner à une main tendue : c’est un des actes les plus stupides qui puisse être fait, de la part du receveur comme du donateur. C’est l’expression même d’une société qui ne fonctionne pas correctement. Je possède, tu ne possèdes pas, et par cet échange je t’entretiens dans ta position de mendiant. C’est accepter la situation et favoriser l’immobilisme.
[…]
Le pilier sur lequel nous avons fondé notre mouvement est avant tout de permettre un choix. En effet le consommateur, en acceptant de payer son produit plus cher, peut faire le choix de permettre aux producteurs de s’en sortir, mais aussi de bénéficier d’un produit de meilleure qualité.

Sur la répartitions des richesses

Au moment où nous parlons, il faut être conscient que notre planète, telle qu’elle est exploitée, peut largement nourrir, habiller et loger l’ensemble de ses habitants.
Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux Etats-Unis a crû de 40 % lors des dix dernières années. Pourtant, c’est une société dont on vante l’économie en croissance.

Les multi-nationales et le commerce équitable

Lorsque le président de Carrefour, vient me faire part de son intérêt pour le développement durable, c’est un stratège de la politique du maquillage. Je sais qu’il se sert de son exposition médiatique à mes côtés pour légitimer par ailleurs des actions commerciales qui vont tout à fait à contre-courant des logiques du développement durable. Mais je me rappelle qu’une telle prise de conscience aurait été inimaginable pour beaucoup il y a encore quelques années, lorsque nous passions pour une bande d’utopistes. Si ces personnes font ce pas, c’est bien parce que les choses bougent et qu’ils doivent répondre à une certaine demande sociale.

http://management.journaldunet.com/0506/050688_maxhavelaar.shtml