Paris, France Greenpeace déplore que Nicolas Sarkozy exploite une fois encore lurgence climatique pour défendre les intérêts commerciaux dAreva, au plus grand mépris de la sécurité internationale.
Présent à la première réunion de haut niveau des Nations unies sur les changements climatiques, organisée aujourdhui à New York, à linitiative du secrétaire général de lOnu Ban-Ki Moon, le président de la République français a déclaré : « La France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire civile. Il n’y a pas une énergie de l’avenir pour les pays occidentaux, et des pays d’Orient qui n’auraient pas le droit d’y avoir accès ». Puis, faisant allusion à lIran : « cest d’ailleurs la meilleure réponse à ceux qui veulent, en violation des traités, se doter de l’arme nucléaire ».
« Au moment où les réunions préparatoires au Grenelle de lenvironnement sachèvent en France, il est scandaleux que Nicolas Sarkozy profite du cadre des Nations unies pour exploiter, une fois encore, lurgence climatique afin de défendre les intérêts commerciaux dAreva. Quel mépris de la sécurité internationale, déclare Karine Gavand, de Greenpeace France. Les pays de lOnu ont bien dautres possibilités pour produire de lénergie et se développer sans polluer : lefficacité énergétique et les renouvelables, voilà des ressources davenir, propres, efficaces, durables, peu onéreuses et porteuses de paix. En quoi les coopérations nucléaires avec lIran, lIrak et dautres ont-elles servi la paix et le développement ? »
En matière de lutte contre les changements climatiques, il est aberrant de faire dun côté la promotion du nucléaire, technologie hors délais, à limpact négligeable en matière de réduction des émissions de CO2, et qui incite à la surconsommation, et de lautre, prétendre développer les renouvelables et mettre en place une politique defficacité énergétique.
À loccasion de cette réunion exceptionnelle de lONU, Greenpeace a fait part de ses attentes concernant la conférence des Nations unies sur le climat, qui va se tenir à Bali (Indonésie), du 3 au 14 décembre, et qui doit jeter les bases de la 2e période dengagement du protocole de Kyoto (2012-2017). « À la veille de la rencontre initiée par Georges W. Bush pour torpiller le processus onusien, il faut rappeler que le protocole de Kyoto demeure le seul cadre juridique valable pour combattre les changements climatiques », reprend Karine Gavand.
Pour répondre à lenjeu climatique, la conférence de Bali doit aboutir à un mandat, dici à 2009 au plus tard, comprenant : une réduction drastique des émissions des pays industrialisés (au moins 30 % dici à 2020) ;lintégration de nouveaux pays industrialisés à hauts revenus (Corée du sud, Singapour, Arabie Saoudite) dans le système de Kyoto ;lentrée des pays en développement à revenus moyens (Chine, Brésil, Inde, Afrique du Sud) dans le système déchange de quotas démissions de Kyoto ;la création dun fonds de développement des technologies propres, destiné à favoriser ces technologies propres, efficaces et renouvelables dans les pays en développement ; un mécanisme de dédommagements assurant que les pays affectés par des changements climatiques inévitables, et qui sont souvent les plus pauvres, obtiennent réparation.
« On voit bien que le nucléaire nest pas une énergie davenir et na aucun rôle à jouer dans la lutte contre les changements climatiques, conclut Karine Gavand. Espérons que la France en prenne conscience dici la négociation du Grenelle de lenvironnement, prévue fin octobre, soit un mois avant le rendez-vous de Bali. »
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